dimanche 1 mars 2009

11ème jour:--DERNIER JOUR AU MALI--------------------------- 26 janvier 2009



C’est notre dernière journée au Mali.
Tout d’abord nous passons au bureau d’Air France pour procéder au pré-enregistrement des bagages : ainsi nous n’aurons pas à effectuer toutes ces formalités ce soir au milieu de la cohue, à l’aéroport, et nous serons ainsi bien moins encombrés pour les dernières visites que nous avons prévues.
Dés cette procédure terminée, nous allons et venons dans l’agglomération de Bamako, notre voiture nous transporte de koulouba , la colline du pouvoir, à Badala, la colline du savoir, et enfin au point G, la colline de l’espoir.
Je ne sais plus exactement dans quel ordre ces trois sites furent visités, mais, pour chacun d’entre eux, nous avons des souvenirs marquants :
-Les beaux bâtiments vestiges de l’époque coloniale en montant à koulouba,
-la vue sur Bamako à proximité de l’hôpital du point G en compagnie des étudiants de médecine en train de réviser en plein air,
-les superbes locaux modernes de l’institut d’art universitaire que son directeur a bien voulu nous ouvrir: nous avons ainsi surpris des étudiants en pleine séance de travail dans un studio d’enregistrement.
En début d’après midi est organisée une rencontre avec des syndicalistes maliens de Bamako, ils nous parlent de leurs objectifs et des difficultés de la vie courante des Maliens.
Plus tard Bassirou nous reçoit dans son bureau situé dans un des bâtiments administratifs du secrétariat général de la présidence. Nous restons bavarder de longs moments avec lui, puis le laissons à son emploi du temps surchargé. Nous le reverrons juste avant notre embarquement dans l’avion.
Le soir venu un dernier repas à la terrasse de l’hôtel "LES COLIBRIS", puis le chauffeur nous emmène à l’aéroport, et nous quittons la terre Malienne.
Nous emportons dans nos têtes des tonnes de souvenirs , parfois droles, parfois émouvants, toujours riches d'enseignements. Le Mali et ses habitants nous ont accueillis avec une générosité et une gentillesse qui nous ont été droit au coeur.


10ème jour:--VISITE DU PAYS MALINKE-------------------------- 25 janvier 2009

Nous profitons du fait que le 4X4 nous soit encore disponible pour découvrir les environs de Bamako.
Dés 10 heures du matin notre voiture file déjà vers le village de Siby.
Dans cette petite localité, un groupe de jeunes maliens formés à chamonix, peut faire découvrir aux amateurs les joies de l’escalade. Vu notre manque d’enthousiasme et nos expressions pas très rassurées, les moniteurs voient vite à quel genre de touristes ils ont à faire, et nous orientent vers des activités moins sportives.
Nous partons donc en 4X4, sur une piste de terre et nous allons jusqu’à la cascade de Danda.
La végétation est très fournie dans cette région située aux pieds des monts Mandingues. Nous apercevons d’immenses champs jonchés de calebasses, partout les arbres et les plantes sont abondants.


En sortant de la voiture nous pouvons examiner certaines variétés de plus prés.
Des petites fleurs d’un jaune vif qui sortent de terre sans tige ni fleur nous intriguent. Nous en ramassons un spécimen pour le faire sécher.
Nous sommes parvenus à proximité des chutes de Danda
Les plus alertes escaladent les rochers pour descendre jusqu’au point d’eau, une jeune fille d’un autre groupe est dans l’eau jusqu'à mi-cuisse. Nous crapahutons quelques minutes dans le lit de la rivière en sautant d’une roche à l’autre, puis nous remontons vers le 4X4 où nous attend le reste du groupe.



Quand nous arrivons prés de la voiture, nous les voyons en train de faire des grands moulinets avec des mouchoirs au bout des mains : ils sont en train d’essuyer une attaque en règle d’une nuée de moustiques. La voiture nous met à l’abri de ces morfales et nous voici repartis sur une autre piste, direction l’Arche de Kamadjan. Arrivés au pied de la montagne, nous abandonnons le véhicule et entamons la montée.



Notre progression nous amène au pied de la fameuse Arche qui tire son nom de la légende suivante : Kamadjan était un guerrier du premier empereur du Mali ; pour prouver sa force et son courage, il aurait percé la montagne d’un coup de poing, et l’arche creusée dans la roche trouverait son origine dans cette action de bravoure, les intempéries et l’érosion auraient ensuite agrandi le passage.



La montée dans l’arche elle-même se fait sous un tunnel de végétation des plus agréables et le panorama que l’on découvre de là-haut est magnifique. Les champs de manguiers s’étendent à perte de vue. Quel dommage que nous ne soyons pas à la pleine saison des mangues.
Heureusement Mohamed, qui est toujours plein de ressources, arrivera à nous en dégotter quelques unes déjà mures et notre repas à l’auberge de Siby s’achèvera en apothéose sur une divine salade de mangue. (Au Mali on peut arriver au restaurant en apportant des fruits achetés ailleurs, et demander qu’on vous les prépare, ça n’est pas du tout mal vu…j’imagine la tête d’un restaurateur en France à qui on proposerait cela…)
J’ai oublié de signaler qu’à la fin de notre randonnée, nous avons croisé un curieux petit arbuste, qui porte collé sur ses branches des sécrétions en forme de grosses larmes jaunâtres, dures et transparentes. Après une discussion avec notre jeune guide, il se pourrait que ces petites boules soient de la gomme arabique. A vérifier.

mardi 24 février 2009

9ème jour:--RETOUR A BAMAKO----------------------------------24 janvier 2009








Petit déjeuner sur la terrasse de l’hôtel "LES COLIBRIS", où nous commençons à avoir nos habitudes.
Aujourd’hui la matinée sera consacrée à la visite du musée national de Bamako. Nous l’avions brièvement parcouru le samedi 17 janvier lors de notre arrivée, mais la richesse de son fond méritait une exploration plus approfondie.
Dans la partie archéologique, de magnifiques sculptures en terre cuite provenant de la région de Djenné nous ont séduit par leur expressivité, l’une d’entre elle en particulier représentant un homme assis évoque curieusement le penseur de Rodin.
Dans une autre salle, de nombreux masques et statuettes témoignent de la complexité des rituels d’initiation des diverses ethnies du Mali.
Une troisième salle qui présente de splendides spécimens de textile nous permet d’approfondir nos connaissances sur les traditions maliennes de tissage et de teinture.
Et enfin une quatrième exposition sur la peinture contemporaine en Afrique, donne un aperçu de la vitalité et de la variété des artistes de ce continent. Les œuvres d’Ouattara Bakiri et de Boghossian Skunder m’ont semblé très pertinentes.
Après cette culture de l’esprit, une nourriture plus matérielle s’imposait : le restaurant du musée est des plus accueillants. Malgré les réticences du serveur, nous optons, pour un met dont le nom évoque des saveurs inconnues : le tho…
Notre désir de surprise dépassa nos espérances. Le tho se révéla immangeable pour nos palais occidentaux. A la rigueur les quenelles de manioc bien que collantes et gélatineuses, avec un peu de bonne volonté, ça peut passer, mais l’espèce de sauce verte qui va avec….au niveau de la consistance on pense à un mélange entre la bave d’escargot et la morve d’un nez en état de rhume avancé, quand au gout ça évoque bien ce qu’on voit.










Cet après midi nous sommes invités chez Madame BARRY mère du responsable de l’organisation de notre voyage, dont la famille réside à Bamako.
La réception se déroule dans la cour intérieure de la maison.
A coté de nous, pendant que l’un des garçons s’occupe du thé, les femmes un peu à l’écart, font la cuisine sur un brasero. L’une d’elle, pile une plante de façon à la réduire en bouillie, et à en faire ensuite une sauce pour le plat de mil du lendemain.
La lumière qui baisse rend l’atmosphère un peu étrange.














De nombreuses personnes rentrent et sortent sans arrêt des portes qui donnent sur la cour.
Avec tout ce va et vient on est un peu perdu.
Chez nous en Europe la famille se réduit la plupart du temps à un nombre très limité de personnes : le père, la mère, et les enfants.
En Afrique le cercle familial est considérablement élargi : plusieurs générations et plusieurs degrés de parenté cohabitent sous le même toit, le tout très hiérarchisé quand à la répartition des taches, droits et obligations.
Le soir nous mangeons chez l’épouse Awa de notre contact au Mali, Bassirou Diarra.
A la même table que nous, deux personnes françaises chargées de l’organisation du festival de musique de la ville de st Denis près de Paris.

Tout est excellent, du début à la fin du repas. Nous repartons réconciliés avec la nourriture malienne.

lundi 23 février 2009

8ème jour:-- DEPART DE TERIYA BUGU--------------------------23 janvier 2009


Avant de repartir du centre de Terrya Bugu nous avons acheté du miel d’eucalyptus. J’espère bien que les emballages très perfectionnés que nous avons fabriqués avec des bouteilles vides d’eau minérale éviteront que les pots ne se vident dans les valises. Quand nous petit déjeunerons en France, nos tartines de miel nous rappellerons les deux jours particulièrement agréables passés dans ce lieu. Nous en sommes repartis avec la ferme intention de le faire connaître
Ce soir nous coucherons à Bamako.
Mais avant d’y parvenir, nous faisons une petite halte au niveau de Ségou, pour visiter une teinturerie artisanale.
Nous nous sommes promenés entre les étoffes colorées en train de sécher sur des fils et nous avons admiré l’habileté des artisans qui traçaient des motifs avec de l’argile sur des bandes de tissus à même le sol. Puis on nous a tout expliqué des étapes de la confection du Bogolan et de la symbolique des signes dessinés.









Nous nous sommes même risqués à expérimenter les quelques rudiments que nous avions acquis. Nos productions ne furent pas géniales, mais nous nous sommes consolés en achetant les vrais bogolans, confectionnés dans l’atelier.
Toujours à Ségou nous sommes entrés dans un atelier de confection de tapis, géré par une association de femmes maliennes. Elles assurent la production depuis le cardage de la laine jusqu’à la finition du tapis sur le métier à tisser. Ces tapis qui peuvent parfois atteindre des dimensions considérables, sont achetés soit par des collectivités pour des bâtiments administratifs, soit par des particuliers fortunés.

7ème jour:-- TERIYA BUGU----------------------------------------22 janvier2009

Le lendemain nous reprenons la route, nous avons prévu de déjeuner au restaurant du centre de tourisme solidaire du père Vesperen à Teriya Bugu.
Dés qu’on arrive on est saisi par l’atmosphère paisible qui se dégage de ce lieu
Le centre est une petite oasis paradisiaque.



Il a été créé en 1960 par le père Vesperen ancien missionnaire qui avait déjà mené à bien plusieurs programmes en Afrique. C’est l’histoire d’une amitié entre le père (qui avait au départ une formation d’ingénieur agronome) et un pécheur du village voisin qui est à la base de ce concept. Le projet était de mettre en valeur cette zone de terrains facilement cultivable, de par sa proximité du fleuve Bani, et de former une coopérative qui ferait vivre des centaines de villageois. Actuellement le centre est géré par une ONG malienne l’AEDR, il est la propriété de 60 travailleurs maliens, et il contribue à l’amélioration des conditions de vie d’environ 5000 personnes. Son développement a entraîné la création d’une ferme avec sa basse cour, son potager, son verger et ses ruches.
Les bâtiments pour l’hébergement et la restauration des touristes sont entourés d’une végétation luxuriante. Les plantations au bord de la rivière Bani offrent un choix considérable d’essences différentes, avec la plupart du temps des petites pancartes permettant de les identifier.
Une visite guidée nous décortique étape par étape, tous les aménagements réalisés depuis la création de ce complexe pour que son fonctionnement soit le plus cohérent possible.
Des mécanismes ingénieux visant à produire de l’énergie avec des matières premières renouvelables ont été imaginés: utilisation des fermentations du purin pour récupérer le méthane dégagé, capteurs solaires…Toute l’électricité nécessaire au fonctionnement du centre est produite sur place.
Diverses structures ont été mises en place pour faciliter la vie de la population locale environnante : école pour les enfants et pour les adultes, bibliothèque, dispensaire qui sert aussi de maternité lors des accouchements, coopérative d’achat, boulangerie,…
Les locaux construits par le père Vesperen ont été transformés en chambres d’hôtel et salle de restaurant. L’objectif final étant de devenir autonome d’un point de vue financier, objectif qui n’est pas encore tout à fait atteint à l’heure actuelle.
Une fois la visite officielle terminée, nous passerons la fin de l’après midi à déambuler dans cet immense parc qui longe le fleuve, en regardant s’ébattre les animaux en liberté : canards, paons, casoar, tortues…..

samedi 21 février 2009

6ème jour:--VISITE DU PAYS DOGON-----------------------------21 janvier 2009








Nous partons donc à pied, de grand matin, accompagnés d’un guide. A la sortie du village nous passons devant l’abattoir. Ici les animaux, un zébu en l’occurrence, sont tués et dépecés en plein air. Le crime a eu lieu depuis quelque temps, car les quartiers de viande sont rassemblés d’un coté, les viscères de l’autre, et la peau de la bête, déployée sur un rocher où le soleil va la dessécher. Nous n’avons pas le temps de nous attendrir, le guide est déjà loin devant. Nous marchons sur des immenses strates de pierre plates. Arrivés sur le bord du plateau, le splendide panorama qui s’étend sous nos pieds nous fait oublier cette boucherie un peu trop violente pour nos âmes sensibles (nous voulons bien être des consommateurs de viande, mais préférons ne pas voir les tueurs de bétail à l’œuvre).





Après avoir apprécié le point de vue du haut de la falaise, nous reprenons le sentier et nous arrivons à un immense tunnel long de 100 mètres qui traverse la montagne de part en part. Dans cet abri, plusieurs vendeurs ont installé leurs marchandises à même le sol : statuettes, portes sculptées, masques, colliers,… Ils attendent patiemment les clients que la piste qui débouche à proximité pourrait leur amener. A coté d’eux des enfants en petit groupe scandent des refrains très rythmés. Leur ardeur augmente avec l’arrivée des touristes et cesse dés que ceux-ci s’éloignent.







Quand nous parvenons à la lumière du jour, nous surplombons à nouveau les plaines dogons. Puis nous revenons sur nos pas et nous dirigeons vers un petit sentier à fleur de colline. Nous passons sous un majestueux baobab dont le tronc est tout scarifié. Nous avons droit à une explication botanique sur le pelage du baobab, une dissection du fruit, puis le guide nous montre comment les dogons en font un instrument de musique. Plus loin, nous contournons la maison du peintre Miguel Barcelo qui vient de temps en temps se ressourcer dans la région.
Elle se trouve à proximité d’un petit village dogon très tranquille. Dés les premières maisons deux ou trois enfants se bousculent pour nous prendre la main. Quand nous quittons le village ils continuent à nous accompagner sur le sentier escarpé, puis, après un virage les petites mains se retirent des nôtres, et ils s’envolent comme des moineaux.





Puis rapidement, nous passons aux choses sérieuses. Nous nous engouffrons dans la faille de la falaise. La progression se fait au milieu d’énormes pierres en éboulis. Il faut bien regarder où l’on pose le pied avant de prendre son appui : parfois les roches sont branlantes, parfois le terrain est glissant.
Le petit jeune qui accompagne le guide, me tend la main dés qu’un écueil se présente. Tant de sollicitude finirait presque par me vexer. D'accord, je n'ai pas la carrure de Laure Manaudou, mais quand même. J’essaie donc de surmonter les difficultés avant qu’il ne me propose son aide.
Un peu avant midi nous parvenons à l’entrée du village de Banani où nous retrouvons le reste du groupe.
Ils sont en train de se remettre de leurs émotions devant un jus de fruit. La descente de la piste en 4x4 était semble t-il plus impressionnante que notre parcours à pied.



L’instituteur du village veut bien nous présenter sa classe et comme les cours ne sont pas terminés, nous avons droit à un accueil dans les règles de l’art, avec le bonjour en chœur des enfants et une petite chanson en notre honneur.






Puis nous allons voir les caïmans sacrés du lac d’Amani. Même s’ils ont l’air complètement somnolents je crois bien qu’ils ne dorment que d’un œil.






Ensuite, nouvelle randonnée vers un village dont j’ai oublié le nom, et là nous pouvons voir de très prés les anciens habitacles des Telems, premiers habitants de la région.






Après cette journée bien remplie, nous remontons dans le 4X4, qui va nous conduire jusqu’à Bendiagara où nous allons passer la nuit. Le chauffeur est inquiet car les cahots de la piste de la falaise dogon ont quelque peu malmené la voiture et il y a une fuite d’huile : un joint de cardan est fendu.
Dés notre arrivée à l’étape, il va colmater avec les moyens du bord afin que notre voyage puisse continuer en toute sécurité.
Cette nuit, nous allons dormir dans un hôtel suisse, sûrement le plus luxueux que nous ayons eu depuis le début de notre séjour. Chaque chambre est un petit bungalow en forme de case ronde. C’est très coquet, seule l’insonorisation laisse un peu à désirer, quand les voisins de la chambre d’à coté discutent, même à mi-voix, vous pouvez participer à la conversation sans problème.
Un autre détail assez amusant, le système de fermeture de la porte séparant la chambre de la salle de bain : une brosse à habit, c’est inattendu mais finalement assez efficace. Les poils un peu rigides de la brosse s’agrippent au chambranle de la porte, mais cèdent sans problème sous la poussée.

lundi 16 février 2009

5ème jour:--TRANSFERT POUR LE PAYS DOGON----------------20 janvier 2009









Nous arrivons en fin de matinée aux portes du pays Dogon. Une halte est prévue au village de Songho.
Au pied des falaises qui le surplombent, nous admirons les peintures rupestres qui sont renouvelées régulièrement pour les cérémonies de circoncision et d’initiation des jeunes adolescents.
Le guide tente de nous faire saisir les liens complexes qui existent entre l’histoire, la légende, et le symbolisme des figures représentées. Même si nous ne mémorisons pas tous les détails, ces explications nous donnent quelques bases pour appréhender la façon de voir le monde des Dogons.
En passant prés des habitations, nous saluons deux ou trois personnes importantes du village auxquelles nous offrons des noix de kola pour les remercier de leur hospitalité. Ici ces noix de kola, qui entre parenthèse, sont d’une amertume absolument épouvantable, sont très prisées.
Des goûts et des couleurs…..Personnellement, j’apprécie plus qu’on m’apporte des chocolats quand on vient me voir.





Oon remarque particulièrement les greniers, qui tranchent sur le reste de l’habitat.
Ils sont de différentes tailles et toujours recouverts d’un toit de chaume conique. Celui de l’homme est plus grand et possède trois portes : une en haut pour s’y glisser, et déposer les grains, les deux autres dessous, pour faire sortir les dits grains. Il contient ainsi la réserve pour nourrir la famille. Celui de la femme lui, est pour son usage personnel. Elle seule a droit d’y accéder, et elle peut ainsi y remiser ses secrets, ses bijoux, ou bien des épices : il n’a qu’une porte, mais plusieurs compartiments à l’intérieur. Le nombre de greniers femelles dénote la richesse du mari (nombre de femmes).







Au centre du village se trouve la case à palabres dont le toit constitué traditionnellement de huit couches de végétaux, repose sur huit piliers.
Cette togouna, abrite le mini tribunal, présidé par les anciens. Lors de querelles ou de litiges, et en cas de colère d’un des participants qui se lève brusquement, le plafond bas le rappelle à la raison en lui cognant la tête.
J’allais oublier de parler de l’école. Nous avons trouvé l’instituteur, seul dans sa classe, car les élèves venaient de partir. Il nous a donné un aperçu de son activité avec beaucoup de gentillesse. Le matin il s’occupe d’une partie des enfants du village, et l’après midi de l’autre. Comme ils doivent participer aux travaux de la vie quotidienne, cette organisation évite l’absentéisme. Les jours fériés et les week-ends il prend en charge l’alphabétisation des adultes. Tout ça avec un minimum de moyens et un salaire qu’on n’ose pas imaginer.
Après cette visite encore de la route, jusqu’à Bandiagara, puis de la piste. Nous croisons beaucoup de femmes et d’enfants qui reviennent vers leur village en portant de lourdes charges, d’ autres sont encore au travail au milieu des champs. La culture de l’oignon découpe le paysage en petits carrés verdoyants.




Et nous voici enfin parvenus à Sangha, notre campement chez les Dogons. L’installation est rustique, mais l’ambiance sympathique.
Pendant le repas nous étudions le programme de la journée de demain. Les plus sportifs descendront à pied du plateau jusqu’en bas des falaises, par les failles dans la roche, les autres effectueront la descente en 4X4, par la piste carrossable. Et tout ce petit monde se rejoindra au village de Banani.