dimanche 1 mars 2009

11ème jour:--DERNIER JOUR AU MALI--------------------------- 26 janvier 2009



C’est notre dernière journée au Mali.
Tout d’abord nous passons au bureau d’Air France pour procéder au pré-enregistrement des bagages : ainsi nous n’aurons pas à effectuer toutes ces formalités ce soir au milieu de la cohue, à l’aéroport, et nous serons ainsi bien moins encombrés pour les dernières visites que nous avons prévues.
Dés cette procédure terminée, nous allons et venons dans l’agglomération de Bamako, notre voiture nous transporte de koulouba , la colline du pouvoir, à Badala, la colline du savoir, et enfin au point G, la colline de l’espoir.
Je ne sais plus exactement dans quel ordre ces trois sites furent visités, mais, pour chacun d’entre eux, nous avons des souvenirs marquants :
-Les beaux bâtiments vestiges de l’époque coloniale en montant à koulouba,
-la vue sur Bamako à proximité de l’hôpital du point G en compagnie des étudiants de médecine en train de réviser en plein air,
-les superbes locaux modernes de l’institut d’art universitaire que son directeur a bien voulu nous ouvrir: nous avons ainsi surpris des étudiants en pleine séance de travail dans un studio d’enregistrement.
En début d’après midi est organisée une rencontre avec des syndicalistes maliens de Bamako, ils nous parlent de leurs objectifs et des difficultés de la vie courante des Maliens.
Plus tard Bassirou nous reçoit dans son bureau situé dans un des bâtiments administratifs du secrétariat général de la présidence. Nous restons bavarder de longs moments avec lui, puis le laissons à son emploi du temps surchargé. Nous le reverrons juste avant notre embarquement dans l’avion.
Le soir venu un dernier repas à la terrasse de l’hôtel "LES COLIBRIS", puis le chauffeur nous emmène à l’aéroport, et nous quittons la terre Malienne.
Nous emportons dans nos têtes des tonnes de souvenirs , parfois droles, parfois émouvants, toujours riches d'enseignements. Le Mali et ses habitants nous ont accueillis avec une générosité et une gentillesse qui nous ont été droit au coeur.


10ème jour:--VISITE DU PAYS MALINKE-------------------------- 25 janvier 2009

Nous profitons du fait que le 4X4 nous soit encore disponible pour découvrir les environs de Bamako.
Dés 10 heures du matin notre voiture file déjà vers le village de Siby.
Dans cette petite localité, un groupe de jeunes maliens formés à chamonix, peut faire découvrir aux amateurs les joies de l’escalade. Vu notre manque d’enthousiasme et nos expressions pas très rassurées, les moniteurs voient vite à quel genre de touristes ils ont à faire, et nous orientent vers des activités moins sportives.
Nous partons donc en 4X4, sur une piste de terre et nous allons jusqu’à la cascade de Danda.
La végétation est très fournie dans cette région située aux pieds des monts Mandingues. Nous apercevons d’immenses champs jonchés de calebasses, partout les arbres et les plantes sont abondants.


En sortant de la voiture nous pouvons examiner certaines variétés de plus prés.
Des petites fleurs d’un jaune vif qui sortent de terre sans tige ni fleur nous intriguent. Nous en ramassons un spécimen pour le faire sécher.
Nous sommes parvenus à proximité des chutes de Danda
Les plus alertes escaladent les rochers pour descendre jusqu’au point d’eau, une jeune fille d’un autre groupe est dans l’eau jusqu'à mi-cuisse. Nous crapahutons quelques minutes dans le lit de la rivière en sautant d’une roche à l’autre, puis nous remontons vers le 4X4 où nous attend le reste du groupe.



Quand nous arrivons prés de la voiture, nous les voyons en train de faire des grands moulinets avec des mouchoirs au bout des mains : ils sont en train d’essuyer une attaque en règle d’une nuée de moustiques. La voiture nous met à l’abri de ces morfales et nous voici repartis sur une autre piste, direction l’Arche de Kamadjan. Arrivés au pied de la montagne, nous abandonnons le véhicule et entamons la montée.



Notre progression nous amène au pied de la fameuse Arche qui tire son nom de la légende suivante : Kamadjan était un guerrier du premier empereur du Mali ; pour prouver sa force et son courage, il aurait percé la montagne d’un coup de poing, et l’arche creusée dans la roche trouverait son origine dans cette action de bravoure, les intempéries et l’érosion auraient ensuite agrandi le passage.



La montée dans l’arche elle-même se fait sous un tunnel de végétation des plus agréables et le panorama que l’on découvre de là-haut est magnifique. Les champs de manguiers s’étendent à perte de vue. Quel dommage que nous ne soyons pas à la pleine saison des mangues.
Heureusement Mohamed, qui est toujours plein de ressources, arrivera à nous en dégotter quelques unes déjà mures et notre repas à l’auberge de Siby s’achèvera en apothéose sur une divine salade de mangue. (Au Mali on peut arriver au restaurant en apportant des fruits achetés ailleurs, et demander qu’on vous les prépare, ça n’est pas du tout mal vu…j’imagine la tête d’un restaurateur en France à qui on proposerait cela…)
J’ai oublié de signaler qu’à la fin de notre randonnée, nous avons croisé un curieux petit arbuste, qui porte collé sur ses branches des sécrétions en forme de grosses larmes jaunâtres, dures et transparentes. Après une discussion avec notre jeune guide, il se pourrait que ces petites boules soient de la gomme arabique. A vérifier.

mardi 24 février 2009

9ème jour:--RETOUR A BAMAKO----------------------------------24 janvier 2009








Petit déjeuner sur la terrasse de l’hôtel "LES COLIBRIS", où nous commençons à avoir nos habitudes.
Aujourd’hui la matinée sera consacrée à la visite du musée national de Bamako. Nous l’avions brièvement parcouru le samedi 17 janvier lors de notre arrivée, mais la richesse de son fond méritait une exploration plus approfondie.
Dans la partie archéologique, de magnifiques sculptures en terre cuite provenant de la région de Djenné nous ont séduit par leur expressivité, l’une d’entre elle en particulier représentant un homme assis évoque curieusement le penseur de Rodin.
Dans une autre salle, de nombreux masques et statuettes témoignent de la complexité des rituels d’initiation des diverses ethnies du Mali.
Une troisième salle qui présente de splendides spécimens de textile nous permet d’approfondir nos connaissances sur les traditions maliennes de tissage et de teinture.
Et enfin une quatrième exposition sur la peinture contemporaine en Afrique, donne un aperçu de la vitalité et de la variété des artistes de ce continent. Les œuvres d’Ouattara Bakiri et de Boghossian Skunder m’ont semblé très pertinentes.
Après cette culture de l’esprit, une nourriture plus matérielle s’imposait : le restaurant du musée est des plus accueillants. Malgré les réticences du serveur, nous optons, pour un met dont le nom évoque des saveurs inconnues : le tho…
Notre désir de surprise dépassa nos espérances. Le tho se révéla immangeable pour nos palais occidentaux. A la rigueur les quenelles de manioc bien que collantes et gélatineuses, avec un peu de bonne volonté, ça peut passer, mais l’espèce de sauce verte qui va avec….au niveau de la consistance on pense à un mélange entre la bave d’escargot et la morve d’un nez en état de rhume avancé, quand au gout ça évoque bien ce qu’on voit.










Cet après midi nous sommes invités chez Madame BARRY mère du responsable de l’organisation de notre voyage, dont la famille réside à Bamako.
La réception se déroule dans la cour intérieure de la maison.
A coté de nous, pendant que l’un des garçons s’occupe du thé, les femmes un peu à l’écart, font la cuisine sur un brasero. L’une d’elle, pile une plante de façon à la réduire en bouillie, et à en faire ensuite une sauce pour le plat de mil du lendemain.
La lumière qui baisse rend l’atmosphère un peu étrange.














De nombreuses personnes rentrent et sortent sans arrêt des portes qui donnent sur la cour.
Avec tout ce va et vient on est un peu perdu.
Chez nous en Europe la famille se réduit la plupart du temps à un nombre très limité de personnes : le père, la mère, et les enfants.
En Afrique le cercle familial est considérablement élargi : plusieurs générations et plusieurs degrés de parenté cohabitent sous le même toit, le tout très hiérarchisé quand à la répartition des taches, droits et obligations.
Le soir nous mangeons chez l’épouse Awa de notre contact au Mali, Bassirou Diarra.
A la même table que nous, deux personnes françaises chargées de l’organisation du festival de musique de la ville de st Denis près de Paris.

Tout est excellent, du début à la fin du repas. Nous repartons réconciliés avec la nourriture malienne.

lundi 23 février 2009

8ème jour:-- DEPART DE TERIYA BUGU--------------------------23 janvier 2009


Avant de repartir du centre de Terrya Bugu nous avons acheté du miel d’eucalyptus. J’espère bien que les emballages très perfectionnés que nous avons fabriqués avec des bouteilles vides d’eau minérale éviteront que les pots ne se vident dans les valises. Quand nous petit déjeunerons en France, nos tartines de miel nous rappellerons les deux jours particulièrement agréables passés dans ce lieu. Nous en sommes repartis avec la ferme intention de le faire connaître
Ce soir nous coucherons à Bamako.
Mais avant d’y parvenir, nous faisons une petite halte au niveau de Ségou, pour visiter une teinturerie artisanale.
Nous nous sommes promenés entre les étoffes colorées en train de sécher sur des fils et nous avons admiré l’habileté des artisans qui traçaient des motifs avec de l’argile sur des bandes de tissus à même le sol. Puis on nous a tout expliqué des étapes de la confection du Bogolan et de la symbolique des signes dessinés.









Nous nous sommes même risqués à expérimenter les quelques rudiments que nous avions acquis. Nos productions ne furent pas géniales, mais nous nous sommes consolés en achetant les vrais bogolans, confectionnés dans l’atelier.
Toujours à Ségou nous sommes entrés dans un atelier de confection de tapis, géré par une association de femmes maliennes. Elles assurent la production depuis le cardage de la laine jusqu’à la finition du tapis sur le métier à tisser. Ces tapis qui peuvent parfois atteindre des dimensions considérables, sont achetés soit par des collectivités pour des bâtiments administratifs, soit par des particuliers fortunés.

7ème jour:-- TERIYA BUGU----------------------------------------22 janvier2009

Le lendemain nous reprenons la route, nous avons prévu de déjeuner au restaurant du centre de tourisme solidaire du père Vesperen à Teriya Bugu.
Dés qu’on arrive on est saisi par l’atmosphère paisible qui se dégage de ce lieu
Le centre est une petite oasis paradisiaque.



Il a été créé en 1960 par le père Vesperen ancien missionnaire qui avait déjà mené à bien plusieurs programmes en Afrique. C’est l’histoire d’une amitié entre le père (qui avait au départ une formation d’ingénieur agronome) et un pécheur du village voisin qui est à la base de ce concept. Le projet était de mettre en valeur cette zone de terrains facilement cultivable, de par sa proximité du fleuve Bani, et de former une coopérative qui ferait vivre des centaines de villageois. Actuellement le centre est géré par une ONG malienne l’AEDR, il est la propriété de 60 travailleurs maliens, et il contribue à l’amélioration des conditions de vie d’environ 5000 personnes. Son développement a entraîné la création d’une ferme avec sa basse cour, son potager, son verger et ses ruches.
Les bâtiments pour l’hébergement et la restauration des touristes sont entourés d’une végétation luxuriante. Les plantations au bord de la rivière Bani offrent un choix considérable d’essences différentes, avec la plupart du temps des petites pancartes permettant de les identifier.
Une visite guidée nous décortique étape par étape, tous les aménagements réalisés depuis la création de ce complexe pour que son fonctionnement soit le plus cohérent possible.
Des mécanismes ingénieux visant à produire de l’énergie avec des matières premières renouvelables ont été imaginés: utilisation des fermentations du purin pour récupérer le méthane dégagé, capteurs solaires…Toute l’électricité nécessaire au fonctionnement du centre est produite sur place.
Diverses structures ont été mises en place pour faciliter la vie de la population locale environnante : école pour les enfants et pour les adultes, bibliothèque, dispensaire qui sert aussi de maternité lors des accouchements, coopérative d’achat, boulangerie,…
Les locaux construits par le père Vesperen ont été transformés en chambres d’hôtel et salle de restaurant. L’objectif final étant de devenir autonome d’un point de vue financier, objectif qui n’est pas encore tout à fait atteint à l’heure actuelle.
Une fois la visite officielle terminée, nous passerons la fin de l’après midi à déambuler dans cet immense parc qui longe le fleuve, en regardant s’ébattre les animaux en liberté : canards, paons, casoar, tortues…..

samedi 21 février 2009

6ème jour:--VISITE DU PAYS DOGON-----------------------------21 janvier 2009








Nous partons donc à pied, de grand matin, accompagnés d’un guide. A la sortie du village nous passons devant l’abattoir. Ici les animaux, un zébu en l’occurrence, sont tués et dépecés en plein air. Le crime a eu lieu depuis quelque temps, car les quartiers de viande sont rassemblés d’un coté, les viscères de l’autre, et la peau de la bête, déployée sur un rocher où le soleil va la dessécher. Nous n’avons pas le temps de nous attendrir, le guide est déjà loin devant. Nous marchons sur des immenses strates de pierre plates. Arrivés sur le bord du plateau, le splendide panorama qui s’étend sous nos pieds nous fait oublier cette boucherie un peu trop violente pour nos âmes sensibles (nous voulons bien être des consommateurs de viande, mais préférons ne pas voir les tueurs de bétail à l’œuvre).





Après avoir apprécié le point de vue du haut de la falaise, nous reprenons le sentier et nous arrivons à un immense tunnel long de 100 mètres qui traverse la montagne de part en part. Dans cet abri, plusieurs vendeurs ont installé leurs marchandises à même le sol : statuettes, portes sculptées, masques, colliers,… Ils attendent patiemment les clients que la piste qui débouche à proximité pourrait leur amener. A coté d’eux des enfants en petit groupe scandent des refrains très rythmés. Leur ardeur augmente avec l’arrivée des touristes et cesse dés que ceux-ci s’éloignent.







Quand nous parvenons à la lumière du jour, nous surplombons à nouveau les plaines dogons. Puis nous revenons sur nos pas et nous dirigeons vers un petit sentier à fleur de colline. Nous passons sous un majestueux baobab dont le tronc est tout scarifié. Nous avons droit à une explication botanique sur le pelage du baobab, une dissection du fruit, puis le guide nous montre comment les dogons en font un instrument de musique. Plus loin, nous contournons la maison du peintre Miguel Barcelo qui vient de temps en temps se ressourcer dans la région.
Elle se trouve à proximité d’un petit village dogon très tranquille. Dés les premières maisons deux ou trois enfants se bousculent pour nous prendre la main. Quand nous quittons le village ils continuent à nous accompagner sur le sentier escarpé, puis, après un virage les petites mains se retirent des nôtres, et ils s’envolent comme des moineaux.





Puis rapidement, nous passons aux choses sérieuses. Nous nous engouffrons dans la faille de la falaise. La progression se fait au milieu d’énormes pierres en éboulis. Il faut bien regarder où l’on pose le pied avant de prendre son appui : parfois les roches sont branlantes, parfois le terrain est glissant.
Le petit jeune qui accompagne le guide, me tend la main dés qu’un écueil se présente. Tant de sollicitude finirait presque par me vexer. D'accord, je n'ai pas la carrure de Laure Manaudou, mais quand même. J’essaie donc de surmonter les difficultés avant qu’il ne me propose son aide.
Un peu avant midi nous parvenons à l’entrée du village de Banani où nous retrouvons le reste du groupe.
Ils sont en train de se remettre de leurs émotions devant un jus de fruit. La descente de la piste en 4x4 était semble t-il plus impressionnante que notre parcours à pied.



L’instituteur du village veut bien nous présenter sa classe et comme les cours ne sont pas terminés, nous avons droit à un accueil dans les règles de l’art, avec le bonjour en chœur des enfants et une petite chanson en notre honneur.






Puis nous allons voir les caïmans sacrés du lac d’Amani. Même s’ils ont l’air complètement somnolents je crois bien qu’ils ne dorment que d’un œil.






Ensuite, nouvelle randonnée vers un village dont j’ai oublié le nom, et là nous pouvons voir de très prés les anciens habitacles des Telems, premiers habitants de la région.






Après cette journée bien remplie, nous remontons dans le 4X4, qui va nous conduire jusqu’à Bendiagara où nous allons passer la nuit. Le chauffeur est inquiet car les cahots de la piste de la falaise dogon ont quelque peu malmené la voiture et il y a une fuite d’huile : un joint de cardan est fendu.
Dés notre arrivée à l’étape, il va colmater avec les moyens du bord afin que notre voyage puisse continuer en toute sécurité.
Cette nuit, nous allons dormir dans un hôtel suisse, sûrement le plus luxueux que nous ayons eu depuis le début de notre séjour. Chaque chambre est un petit bungalow en forme de case ronde. C’est très coquet, seule l’insonorisation laisse un peu à désirer, quand les voisins de la chambre d’à coté discutent, même à mi-voix, vous pouvez participer à la conversation sans problème.
Un autre détail assez amusant, le système de fermeture de la porte séparant la chambre de la salle de bain : une brosse à habit, c’est inattendu mais finalement assez efficace. Les poils un peu rigides de la brosse s’agrippent au chambranle de la porte, mais cèdent sans problème sous la poussée.

lundi 16 février 2009

5ème jour:--TRANSFERT POUR LE PAYS DOGON----------------20 janvier 2009









Nous arrivons en fin de matinée aux portes du pays Dogon. Une halte est prévue au village de Songho.
Au pied des falaises qui le surplombent, nous admirons les peintures rupestres qui sont renouvelées régulièrement pour les cérémonies de circoncision et d’initiation des jeunes adolescents.
Le guide tente de nous faire saisir les liens complexes qui existent entre l’histoire, la légende, et le symbolisme des figures représentées. Même si nous ne mémorisons pas tous les détails, ces explications nous donnent quelques bases pour appréhender la façon de voir le monde des Dogons.
En passant prés des habitations, nous saluons deux ou trois personnes importantes du village auxquelles nous offrons des noix de kola pour les remercier de leur hospitalité. Ici ces noix de kola, qui entre parenthèse, sont d’une amertume absolument épouvantable, sont très prisées.
Des goûts et des couleurs…..Personnellement, j’apprécie plus qu’on m’apporte des chocolats quand on vient me voir.





Oon remarque particulièrement les greniers, qui tranchent sur le reste de l’habitat.
Ils sont de différentes tailles et toujours recouverts d’un toit de chaume conique. Celui de l’homme est plus grand et possède trois portes : une en haut pour s’y glisser, et déposer les grains, les deux autres dessous, pour faire sortir les dits grains. Il contient ainsi la réserve pour nourrir la famille. Celui de la femme lui, est pour son usage personnel. Elle seule a droit d’y accéder, et elle peut ainsi y remiser ses secrets, ses bijoux, ou bien des épices : il n’a qu’une porte, mais plusieurs compartiments à l’intérieur. Le nombre de greniers femelles dénote la richesse du mari (nombre de femmes).







Au centre du village se trouve la case à palabres dont le toit constitué traditionnellement de huit couches de végétaux, repose sur huit piliers.
Cette togouna, abrite le mini tribunal, présidé par les anciens. Lors de querelles ou de litiges, et en cas de colère d’un des participants qui se lève brusquement, le plafond bas le rappelle à la raison en lui cognant la tête.
J’allais oublier de parler de l’école. Nous avons trouvé l’instituteur, seul dans sa classe, car les élèves venaient de partir. Il nous a donné un aperçu de son activité avec beaucoup de gentillesse. Le matin il s’occupe d’une partie des enfants du village, et l’après midi de l’autre. Comme ils doivent participer aux travaux de la vie quotidienne, cette organisation évite l’absentéisme. Les jours fériés et les week-ends il prend en charge l’alphabétisation des adultes. Tout ça avec un minimum de moyens et un salaire qu’on n’ose pas imaginer.
Après cette visite encore de la route, jusqu’à Bandiagara, puis de la piste. Nous croisons beaucoup de femmes et d’enfants qui reviennent vers leur village en portant de lourdes charges, d’ autres sont encore au travail au milieu des champs. La culture de l’oignon découpe le paysage en petits carrés verdoyants.




Et nous voici enfin parvenus à Sangha, notre campement chez les Dogons. L’installation est rustique, mais l’ambiance sympathique.
Pendant le repas nous étudions le programme de la journée de demain. Les plus sportifs descendront à pied du plateau jusqu’en bas des falaises, par les failles dans la roche, les autres effectueront la descente en 4X4, par la piste carrossable. Et tout ce petit monde se rejoindra au village de Banani.

jeudi 12 février 2009

4ème jour:--VISITE DE DJENNE-----------------------------------19 janvier 2009

La nuit fut passablement inconfortable pour certains : ces satanées moustiquaires ont une fâcheuse tendance à se coller à vous quand vous êtes allongés, mais si en plus vous décidez de sortir du lit dans le noir, la situation devient extrêmement périlleuse, vous vous empêtrez lamentablement comme un poisson pris au piège dans un filet, et au bout d’un quart d’heure de recherche acharnée sans trouver la sortie, vous vous résolvez à allumer; n’importe comment tout le monde est réveillé.
Comble de bonheur une chauve souris n’a rien trouvé de mieux que de se réfugier dans les toilettes. C’est un peu stressant de voir cet animal volant affolé par la lumière qui vous frôlerait presque la tête, du coup on ne s’attarde pas.









Après le petit déjeuner, nous grimpons sur le toit de l’hôtel. On y découvre un magnifique panoramique sur Denné et ses environs avec au premier plan, quelques habitations traditionnelles.






Nous partons ensuite pour la visite de la ville, en compagnie d’un guide. L’architecture maroco-soudanaise a miraculeusement été préservée.














Les constructions en banco (terre et paille mélangées) semblent être des excroissances de la nature tant leur couleur est proche de celle du sol. L’aspect labyrinthique des ruelles, et le style imposant et mystérieux de la grande mosquée participent à la beauté du lieu.


















Au pied de la mosquée règne l’effervescence du marché, mais dés qu’on s’éloigne dans les petites rues on se retrouve au calme.





















Au passage nous entrevoyons l’intérieur d’une des nombreuses écoles coraniques de Djenné. Nous dissipons les petits élèves qui apprennent leur sourate du jour et ils se font rappeler à l’ordre par leur maître.











Après le repas de midi, direction Mopti, où une pirogue nous attend sur le fleuve Niger pour nous amener visiter un village de pécheurs Bozos.
Quand nous débarquons au pied du village, (celui-ci surplombe le fleuve), nous sommes accueillis par une multitude d’enfants très jeunes, qui veulent à tout prix nous donner la main ; Nous ne comprenons pas leur dialecte mais l’interprétation des mimiques est assez facile: « celle là c’est moi qui l’ai vue en premier, tu n’as qu’à prendre celui là qui est encore libre ». Nous sommes les enjeux d’âpres tractations.
Les villageois, eux, vaquent à leurs occupations, sans tenir compte de notre présence. Les femmes trient et fument les poissons afin de les conserver pour les vendre à Bamako, les hommes préparent leur attirail pour la sortie de pêche nocturne. Le guide nous explique qu’une partie des hommes part en pirogue le jour et l’autre la nuit. Ca permet ainsi au village de doubler son butin.


Quand le jour commence à décliner, notre pirogue retourne vers Mopti, des scènes bucoliques se découpent en ombres chinoises sur les berges du Niger.



Nous dormons à Sévaré, banlieue de Mopti. Demain, départ à 7 heures, la route sera longue jusqu’au campement Dogon.

mercredi 11 février 2009

3ème jour:--TRANSFERT VERS DJENNE--------------------------18 janvier 2009

Nous nous sommes trop attardés devant le petit déjeuner, nous prenons la route vers Djenné avec plus d’une demi heure de retard.





A midi, une petite halte dans un restaurant de Ségou. Nous mangeons des brochettes de capitaine sous des frangipaniers en fleurs. Au dessert on nous propose du miel de baobab, pas mauvais, très liquide, un petit goût de caramel.
Pressés par Mohamed nous repartons aussitôt vers notre destination.
















Par les fenêtres du 4X4, les paysages de la savane africaine défilent sous nos yeux. Nous devinons les fameuses ruches suspendues aux branches des baobabs. Bien que dépourvus de feuilles car c’est l’hiver, ces arbres n’en demeurent pas moins des géants majestueux et hautement symboliques pour nous occidentaux. Nous sommes aussi intrigués par une autre sorte d arbre moins imposant, mais couvert d’une multitude de fleurs d'un bel orange vif. Malgré nos questions nous n’arrivons pas à déterminer de quelle essence il s’agit, car Mohamed en ignore le nom français. Nous apprendrons quelques jours plus tard que nous sommes là en présence du kapokier.












Quarante kilomètres avant d’arriver à Djenné, nous délaissons la route goudronnée pour la piste. Nous saisissons alors pourquoi Mohamed était si inquiet du retard pris sur l’horaire prévu. Nous avançons beaucoup plus lentement. Or nous devons arriver avant 18 heures au bac pour pouvoir traverser le Banni.
Heureusement tout se passe bien, et nous réussissons à nous faufiler dans le bac pour le dernier passage sur le fleuve, au milieu des voitures, charrettes , chevaux, et vendeurs de colifichets.
Nous arrivons à proximité de Djenné juste avant la nuit. Au carrefour de deux pistes quelqu’un nous attend pour nous guider jusqu’à l’hôtel.
Dans le soir qui tombe, la silhouette du bâtiment évoque un palais des mille et une nuit.
Une fois à l’intérieur, nous déchantons un peu.
Après un cafouillage du à une confusion de clients, nous devons déménager 3 fois de domicile, pour finalement nous retrouver à quatre dans la même chambre.
Les toilettes et les douches sont de l’autre coté de la cour.
Le repas du soir se déroule en plein air et au frais. Nous sommes gelés.
Nous dormons tout habillés, avec les anoraks en guise de couverture, et la lampe de poche à portée de main en cas de nécessité (tourista oblige).

samedi 7 février 2009

2ème jour:-- DECOUVERTE DE BAMAKO -------------------------17 janvier 2009













Le lendemain, nous attaquons le programme prévu.
Après le petit déjeuner, au soleil, sur la terrasse de l’hôtel (une petite pensée pour nos compatriotes qui se gèlent pendant ce temps) nous montons dans le 4X4 et découvrons de jour le visage de la capitale. Notre chauffeur s’appelle Mohamed.
Première surprise, si nous circulons sur une voie parfaitement goudronnée, les rues adjacentes elles, sont en terre battue, et, de couleur rouge. Quelques bâtiments flambant neufs et apparemment luxueux alternent avec des constructions nettement plus sommaires, d’un ou deux étages maximum : souvent les devantures de magasins sont faites de bric et de broc, des panneaux publicitaires pouvant servir de cloison ; les étals divers et variés se succèdent le long des trottoirs, les vendeurs sont assis à coté des marchandises qu’ils proposent. Des femmes circulent à pied en portant des charges incroyables sur la tête. Une autre constatation, un nombre impressionnant de mobylettes et de motos. Mohamed nous explique que les prix défiant toute concurrence de ces engins chinois, ont permis à de nombreux Maliens de s’en équiper.
Nous avons deux rencontres programmées avec des personnes de la société civile malienne : Tout d’abord une entrevue avec Monsieur Moussa Keita, ancien ministre de la jeunesse et des sports, et frère du premier président du Mali, Modibo Keita. Il nous reçoit dans sa demeure à Bamako. Après une description des évènements marquants depuis 1960 (proclamation de l’indépendance du Mali) jusqu’à nos jours, il nous fait une analyse de la situation politique actuelle de son pays.
Après cela nous avons rendez vous avec Monsieur Amadou Seidou Traoré, libraire et éditeur qui nous accueille dans sa boutique. Monsieur Traoré est un homme d’un âge certain au beau regard malicieux, dont la vie engagée politiquement et les gros ennuis qui en ont résulté (10 ans de captivité), n’ont entamé ni le sens de l’humour, ni la vivacité d’esprit. Nous passons avec lui un moment très agréable à parler sur divers sujets : politique, économie, culture. La discussion avec lui nous offre des clés pour une découverte de son pays un peu moins superficielle.




Plus tard nous nous immergeons dans deux des marchés principaux de Bamako : le marché rose, et le marché des artisans.
Bruits, couleurs, odeurs, nous sommes assaillis de tous cotés. C’est vraiment un bain de foule inimaginable et un spectacle fabuleux.



















Il me faut aussi parler de la chance que nous avons eu de pouvoir assister à l’une des étapes de la fabrication du textile typiquement africain appelé le bazin.

Sous une sorte de tente, dans la banlieue de Bamako, deux jeunes hommes, presque encore adolescents, tapaient en cadence avec un maillet de bois des coupons de tissus posés sur un billot, afin de les lustrer. Le bazin est un tissu damassé utilisé pour confectionner les boubous de fête. Quand il est de première qualité, il vaut très cher, autour de 10 000 FCFA le mètre.









vendredi 6 février 2009

1er jour: --ARRIVEE A BAMAKO -------------------------------16 janvier 2009

Nous avons atterri à l'aéroport de Bamako le vendredi 16 janvier à 21 heures, heure locale, accueillis dés notre descente d'avion par notre contact (et ami) malien Bassirou Diarra, qui nous a grandement facilité les démarches administratives (passage de douane, récupération des bagages...).



Le premier contact avec l'Afrique, nous met tout de suite dans l'ambiance. Nous étions partis de Paris couverts de pulls et d'anoraks, et là nous nous sentons complètement ridicules avec ces vêtements chauds. Autour de nous les Africains en tenue locale légère s'agitent dans un tohu-bohu sympathique mais un peu étourdissant à nos yeux, qui pour attraper sa valise, qui pour rassembler ses enfants.

Heureusement une voiture et un chauffeur sont à notre disposition pour nous amener jusqu'à notre hôtel "LES COLIBRIS" où nous allons pouvoir nous reposer de la fatigue du voyage.






jeudi 5 février 2009

CONSTATATIONS

Çà ne nous a pas été possible de rédiger au jour le jour , le compte rendu de nos pérégrinations.
l'accès à internet était souvent difficile voire inexistant, et la mise en ligne des photos trop compliquée.
Aussi profitant de notre retour en France, et des retrouvailles avec l'ordinateur familial, je vais reprendre chaque étape, et tacher de l'illustrer avec les clichés adéquats.

mercredi 14 janvier 2009

Séjour au Mali




Le départ se précise. Nous sommes sur le point de boucler les valises.

Demain nous prenons le train pour Paris, puis un jour aprés l'avion pour Bamako, et alors en avant l'aventure.

Nous allons laisser nos deux chats Brasil et Vendredi, aux bons soins de nos enfants. Pour l'instant les deux matous tournent autour des bagages en essayant de se faufiler dedans, à croire qu'ils ont deviné quelque chose.